lundi 11 juin 2007

TMV 2007

TMV ?
On trouve cet acronyme sur pas mal de balises FCC dans les Vosges. Il s'agit de la Traversée du Massif Vosgien http://www.tmv-alsace-vtt.com/ (une GTA du pauvre en quelque sorte !).
Malheureusement, cette TMV officielle n'emprunte qu'en majorité des pistes forestières alors que toute la richesse du massif vosgien se trouve dans ses sentiers.

Ces sentiers, tracés et entretenus par le Club Vosgien http://www.club-vosgien.com/ constituent un patrimoine d'une qualité et d'une densité probablement unique au monde. Le problème est qu'évidemment, du point de vue du code forestier (art. R331-3), ces sentiers sont interdits aux VTT. Néanmoins, on peut considérer qu'une pratique discrète, respectueuse des piétons et du tracé est tacitement tolérée.
Vous l'avez compris, le premier principe de cette TMV sauce maison, était de réaliser la traversée en utilisant au mieux ce réseau de sentiers. Le second était d'exploiter au mieux le système de crêtes pour rester le plus possible en altitude et couvrir la distance avec un minimum de dénivelé. J'ai rajouté un troisième principe puisqu'il fallait, autant que possible, passer par les sommets et les lieux les plus emblématiques du massif.

Pourquoi partir de Saverne et non pas de Wissembourg ?
Cette partie des Vosges est loin d'être inintéressante ! Elle regorge de chateaux, rochers, tourbières et de beaux sentiers. La traversée Wissembourg-Saverne par les sentiers fait environ une centaine de km et se fait dans la journée...
Pour de simples questions de durée du raid et d'organisation, nous sommes partis de Saverne.

Le Projet
Le projet s'appuie sur le groupe des sangliers roulants où l'idée d'une TMV "sangliers" est venue au cours d'une discussion. Deux modes de fonctionnement avaient été retenus : celui de la voiture suiveuse et du camping si le groupe était suffisant (une dizaine de personnes) ou sinon celui de l'hébergement en hotels et fermes-auberges. Après un casting impitoyable, nous nous retrouvons à 4 : AFA, Eric, Giaccomo, Payrobert. La formule en ferme-auberge est plus contraignante car elle nécessite de boucler les étapes en autonomie totale (pas de voiture balai) et exige un groupe homogène et sûr. La préparation du matériel a aussi été soignée (sorties préparatoires, révision des vélos, choix des pneus, poids des sacs etc.)

Jour 1 : Saverne-Saales

Rendez-vous à la gare de Strasbourg au petit matin. Après une petite demi-heure de TER, nous enfourchons nos vélos devant la gare de Saverne direction le Haut-Barr. Je connais le chemin par coeur. Les étapes s'enchaînent naturellement : Hexentisch, Geisfelswasen, Col du Valsberg, Col de la Schleif, Grand Rosskopff (1ere descente technique),Wetzloch,Spitzberg, Hengst, Urstein (premier poussage), route des Russes, sentier exposé sous le Grosmann, "descente de la mort" sur la Barraque Carrée, Col entre les Donons. Nous contournons sagement la face nord du Donon qui est impraticable à vélo et nous le gravissons par les escaliers du versant sud.

Suit la descente vers le col routier(un grand moment!). Nous continuons toujours vers le sud par le cimetière militaire pour éviter un peu la route, puis rejoignons le col de Prayé, la crête par la piste puis le GR jusqu'à la Haute Loge. après une longue descente sur piste, nous rejoignons le col du Hantz et passons par Saulxures pour éviter la route vers Saales.
Nuit à l'Hotel de La Porte d'Alsace à Saales

Stats : 75km/1750m D+/7h00 de roulage

Etape belle et variée avec des sections de sentier techniques et roulantes (le plaisir sans les courbatures). Le seul point faible est la liaison Col du Hantz-Saales, sans grand intérêt mais incontournable si on reste sur la crête du Donon.



Jour 2 : Saales-Schlucht

Depuis Saales, nous repartons en direction du Climont, sommet impressionnant vu sous cet angle. Contournons le Voyemont par le sud et après un beau parcours de crête, arrivons au hameau du Climont pour repartir plein sud. A partir de là, l'itinéraire est assez évident : Col d'Urbeis, Col de la Hungrie, Col de Ste Marie, Col du Pré de Raves, Col du Bonhomme, Col du Louschbach. Peu de singles. Le GR 531 est épuisant : montées de la mort, descentes de bourrin.

Eviter les bosses en utilisant les variantes bleu/blanc/bleu (grosse piste !). Attention à l'eau ! On n'en n'a pas trouvé avant la Schlucht. On a du acheter de l'Evian au Col de Ste Marie !

Après le Louschbach, l'ambiance change. On passe sur le granite des Hautes Vosges et le terrain devient tout de suite plus difficile. Une fois au Col du Calvaire, l'ambiance devient grandiose, le terrain sévère. Eric découvre le pilotage dans la rocaille... L'esprit "sanglier" se réveille, les fourches sifflent. On oublie la fatigue tant les paysages sont beaux et le terrain captivant. Le passage clé de la traversée est le sommet du Tannet : portage à la montée et en grande partie à la descente. Reste à la fin la grosse descente sur le col qui se termine dans un escalier à marches de géant. Après un panaché bien mérité, remontée au 3 fours par le GR5 . Etape à l'Auberge des 3 Fours et ... grosse bouffe.
Stats : 57 km/ 1700m D+/6h30 de roulage
Un étape inégale mais très belle. On attaque la traversée Calvaire-Schlucht très technique en fin de journée avec une quarantaine de bornes dans les pattes et donc une certaine tendance à rouler à l'économie.



Jour 3 : Schlucht-Thann
Une étape qui a tout pour plaire : courte, belle, descendante. Passage au sommet du Hohneck. Quelques chamois s'attardent à proximité des crêtes. On contourne le Kastelberg par l'Est, on évite le Rainkopf par l'Ouest, on s'offre le Rotherbachkopf, le Batteriekopf et le Schweisel. Café au Markstein parmi les motards. Montée facile au Grand Ballon par le GR5 jusqu'au Col du Haag puis par le rouge/banc/rouge qui rejoint le parking. Visibilité médiocre au sommet mais ambiance garantie.

Après l'effort, le réconfort ! Descente par la Judenhut, le Col Amic, remontée au Camp Turenne par le Freunenstein puis descente sur Thann par l'Oeil de la Sorcière. Etape à l'Hotel Floridor. Visite du vieux Thann et terrasse où l'on croise le sieur Primus en personne !




Stats : 51km/600m D+ (1500m D-) / 5h15 de roulage
Etape courte, roulante avec des paysages superbes et une longue descente. Quelques montées furieuses dans l'herbe et du poussage pour la traversée des sommets. De beaux sentiers très roulants.







Jour 4 : Thann- Neuweiher
La traversée Thann-Belfort était initialement prévue dans la journée. Après une petite reconnaissance au mois de mars, il m'a paru préférable de la scinder en deux car, d'une part, la traversée Col des Charbonniers - Ballon d'Alsace est très peu roulante et l'étape aurait été trop longue, et d'autre part, le massif méritait largement qu'on y passe une journée supplémentaire. L'étape au Neuweiher permet ainsi de parcourir l'arrête de Thann jusqu'au Col de Charbonniers et d'en redescendre avant les grosses difficultés.

Nous avons donc rattrapé le sentier Baumann depuis l'Hotel Floridor par un joli sentier en zig-zag au dessus de l'étang. La descente sur le Col du Hundsruck est magnifique. Nous attaquons le GR5 en direction du Rossberg. Option discutable (les locaux confirmeront), j'opte pour la variante "triangle rouge", bien caillouteuse, du Thanner Hubel qui nous permet néanmoins de nous abriter dans le refuge alors qu'un déluge s'abbat sur la montagne. Des "anciens" du Club Vosgien montaient justement y faire l'entretien et nous accueillent gentiment.

Jusqu'au Col de Rimbach, on traverse une succession d'alpages verdoyants. Après, et jusqu'au Col de Perches, les choses se corsent. Un long et beau sentier, entrecoupé de passages rocheux, monte et descend à travers la forêt. La traversée au dessus du Lac des Perches, est aérienne mais roulante ! On arrive aux prairies de la Haute Bers : petite source et ...myrtilles à volonté !
On continue par un beau sentier pour passer le Col des Charbonniers et rejoindre le sentier qui descend au Beerennbach. On traverse vers le Gresson et après quelques beaux lacets, on arrive enfin au Neuweiher pour une petite trempette dans le lac et une bonne nuit de repos (Chalet CV du Neuweiher).

Stats : 26km /1300m D+ / 4h00 de roulage
Etape courte mais dense, sur une section de GR exceptionnelle. Et puis le Neuweiher méritait bien qu'on s' y arrêtat une nuit ! (notez le subjonctif passé)





Jour 5 : Neuweiher-Belfort

L'idée est de redescendre dans la vallée de Masevaux et de remonter sur le Ballon d'Alsace par la crête du Tremontkopf. Après une jolie descente sur Oberbruck, on rejoint Sewen par la piste cyclable. Après moultes hésitations pour l'itinéraire de montée, mon choix se porte sur le "chevalet rouge" du Petit Langenberg. Mauvaise pioche ! C'est une espèce de pierrier raide et gluant. On se rabat sur le "croix rouge" du Grand Langenberg. Les cascades sont magnifiques, le poussage massif ! On file reprendre le "rouge/blanc/rouge" qui devait être évidemment la meilleure option. On rejoint enfin la Chaumière où l'on croise le Marathon des Crêtes.
Montée au Ballon par le GR5. Le sommet est squaté par les chèvres qui ont pris l'habitude de se faire donner des sucreries par les touristes.
Nous attaquons la descente sur Belfort. Le GR 533 est une bonne grosse piste sur laquelle chacun a du mal à cacher son ennui. Alors hop! petit crochet à l'Etang des Roseaux (160m de D+ juste pour pique-niquer). Nous passons par la crête qui est beaucoup plus intéressante, par l'Etang des belles Filles (5 jours de célibat, ça motive !), le sommet de la Planche des Belles Filles. Grosse déception. On a eu beau chercher, appeler, pas de belles filles !
Longue descente sur Auxelles. On emprunte ensuite un joli sentier qui longe le ruisseau du Combois. La Chapelle-sous-Chaux. Nous traversons une région couverte d'étangs.
L'heure tourne. L'heure du train approche mais Belfort est toujours loin. Depuis Auxelles, j'ai monté la cadence. Le groupe s'étire. Va-t-on y arriver ? A Evette, on commence à chercher les balises. On décide d'abandonner le GR et de filer par la route. Nous terminons au sprint dans Belfort à la recherche de la gare. On arrive au train à 30 secondes du départ. Là, on se fait jeter par le chef de gare car le TER est bondé et il n'y a plus de place pour nos vélos ! Nous devons finalement prendre le train suivant qui nous fait arriver à Strasbourg avec une heure de retard.

Stats : 58km/1500m D+ / 5h20 de roulage
Last but not least
, cette étape est longue et variée. Le Ballon d'Alsace est un des hauts-lieux incontournables du massif vosgien. La descente sur Belfort reste intéressante et offre de nombreuses variantes. Faute de temps, nous en avons shunté la fin mais il y a de la piste et du sentier jusqu'à l'entrée de l'agglomération.


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