dimanche 20 septembre 2009

Raid autour de Briançon

Cette fois-ci, la formule itinérante a été retenue. Avantage : pouvoir explorer des itinéraires difficilement faisables dans la journée. Autre avantage : avoir vraiment l'impression de voyager et de poursuivre un but.

Le choix de la période a été déterminé par la disponibilité des participants. Septembre fut finalement un très bon choix. A part le fait que pas mal d'hébergements sont déjà fermés, la montagne est superbe et désertée des vacanciers. Le temps reste encore très estival même si les matinées sont fraîches.

Fixé à 8 personnes maxi, le groupe comptait finalement 7 personnes, toutes d'un bon niveau technique et entraînées ("finishers" à la Transvé pour la plupart).

Merci à Psylo et Passionata pour leur contribution photographique !

Dimanche 6 septembre : Briançon - Névache
Départ nocturne de Strasbourg (5h) avec 2 voitures, un monospace bourré de vélos, un break bourré de cyclistes. Arrivée à Briançon vers 13h. Pique-nique-déballage sur la place de la gare puis départ vers la Croix de Toulouse. Les 26 lacets de la petite route de Serre Lan sont bien éprouvants mais vite avalés. Le sentier du Bois de l'Ours est raide mais généralement roulant. Il offre de belles traversées aériennes. Au prix de quelques poussages, on arrive assez vite à la Croix du Pied (2332m). De là, on sort de la forêt et le paysage s'ouvre. La météo est exceptionnelle. On voit les grands sommets de l'Oisans : Agneaux,Pelvoux, Meige, Ecrins.
Les cols s'enchainent dans un cadre grandiose : Col de Barteaux (2382m), Col de Granon(2404m), Col des Cibières (2525m) puis Col de l'Oule (2546m).
La descente commence. Belle et roulante dans le vallon, elle devient très accidentée et technique après la jonction avec le GR5. Sensations garanties ! On arrive enfin à Ville-Basse où un bon gîte nous attend ("La Découverte").

Stats : 27km /1500m d+

Lundi 7 septembre : Névache - Valmeinier

Montée tranquille par la route jusqu'au Refuge Laval puis par la piste jusqu'au refuge de Drayères. Après les choses se compliquent. Le sentier se raidit. Il y a pas mal de poussage mais le vallon est superbe. On passe les 3 lacs de Rochilles avant d'attaquer le col de la Plagnette. Là, surprise : la montée est balisée FFC ! Tout se monte sur le vélo et le col s'atteint facilement.


Descente bien raide mais sans encombre dans la Combe de l'Aiguille Noire. On traverse dès que possible pour prendre la rive droite du vallon et remoner vers le Pas des Griffes. Un ensemble de pistes et de sentiers dans l'alpage nous y mène sans encombre. Seule la montée finale est bien raide.
Du col, on évite le sentier de crête jugé inroulable, la variante censée mener au gîte de l'Armera, tout aussi pierreuse. Descente donc sur les Arendiers, puis dans le vallon de la Névache jusqu'à La Chenalette, un ensemble long et plaisant avec quelques beaux passages techniques.

Visite de Valmeinier 1800, station morte en cette période où trouver une terrasse ouverte et de la bière fût l'exploit de la journée...

Remontée au gîte de l'Armera via Valmeinier 1500 : la montée la plus dure de la journée sinon du séjour ! Il eût fallu passer par les Déserts et la piste de ski...
Stats : 38km / 1650m d+

Mardi 8 septembre : Valmeinier - Vallée Etroite
Redescente vers ladite piste par le sentier de descente "enduro", bien sympa pour faire passer le café... Au télésiège, passage sur les pistes en rive droite pour rejoindre la Chenalette.
Délaissant l'itinéraire classique par le GR qui se tape les pistes de ski, nous montons au col des marches par les vallons, itinéraire réputé moins raide mais aussi moins roulant comme on le verra par la suite...
De beaux sentiers empierrés nous mènent jusqu'à la Losa (2103m). De là, nous remontons le vallon en direction du Lac de Roche Noire. Aux chalets du Vallon, deux itinéraires sont possibles : rive droite ou rive gauche. Rive droite, la trace est peu marquée et part plus ou moins vers le Petit Fourchon.


Rive gauche le sentier est plus marqué et suit le Thalweg. Toujours est-il que droite ou gauche, l'accès au lac est barré par un important chaos rocheux qui ralentit toute progression. Nous prenons la rive droite plus par inadvertance que par choix stratégique.
Le lac mérite la visite. Ses eaux cristallines regorgent de truites ! Pas le temps de sortir cannes à pêche, le col des Marches nous attend...

On rattrape assez vite le GR et au bout d'un bon poussage, le col (2725m) est atteint !
La descente est bien roulante. Un peu "peaumatoire" vers 2480m où il faut bien rester à gauche pour contourner une zone de chaos au dessus de la barre rocheuse. Très belle vue sur le Lac deBissorte. Pique-nique + café au refuge des Marches.
On remonte ensuite vers le col des Bataillères (2787m) par une longue succession de roulage et de poussage qu'un cadre grandiose nous fait facilement oublier.
L'autre versant du col, avec ses nombreux lacs, est tout aussi beau. La descente, après quelques beaux passages techniques sous le col, est bien roulante jusqu'au col de la Vallée Etroite (2434m), lequel se franchit sans le moindre coup de pédale !


La suite de la descente est également intéressante jusqu'à la piste qu'on rejoint vers 1900m, avec plusieurs verrous bien pierreux et techniques qui alternent avec des vallons herbeux bien roulants. Soirée "italienne" au refuge Re Magi.
Stats : 28km / 1700m d+

Mercredi 9 septembre : Vallée Etroite - Montgenèvre
Départ dans la fraîcheur matinale. La variante par le col de Thure étant rejetée (monter 400m à froid...), nous gagnons le col de l'Echelle par la route. Là, les choses se gâtent : la montée vers le col des Acles est bien raide et bien caillouteuse. On n'y roule que quelques courtes portions quand on a trop marre de pousser...
Heureusement, la crête finit par arriver et nos efforts sont largement récompensés. La vue est superbe et le sentier balcon est bien roulant à l'exception d'un court passage d'éboulis. L'arrivée au col des Acles est superbe. La descente comporte quelques lacets mais rejoint vite un chemin forestier. Pique-nique et ravitaillement en eau aux chalets des Acles.

On repart ensuite vers le col de Dormillouse (2445m). Montée en sous-bois sur piste forestière, puis sentier dans le vallon de l'Opon, puis poussage final. Le col de la Lauze se fait ensuite dans la foulée par une traversée bien roulante et un poussage final.

C'est là que le groupe se scinde. J'avais prévu de terminer par la crête de Chalvet et le col de la Fanfare et je n'étais absolument pas disposé à revenir sur mon choix. J'avais trop envie de découvrir cet itinéraire si prometteur sur la carte.
Trois d'entre-nous, fatigués ou impressionnés par l'arrête qui part du col vers la pointe de Dormillouse, décident de descendre par le clos de Fonds et Claviere.

Le restant des troupes se lance, vélo sur l'épaule...
Après un bon portage jusqu'à la pointe de Dormillouse, la crête, bien que très aérienne, devient en majorité roulante. L'ambiance est très "haute-montagne". On se sent tout petit et isolé sur cette longue arrête.
Le début de la descente est sauvage - le sentier est très étroit - mais sans gros problèmes à part les 300m qui traversent des zones d'éboulis et qui nécessitent un portage.
La suite est variée : prairies, lacets en forêt et final très rapide sur un sentier qui ne s'arrête qu'aux premières maisons de Montgenèvre.

Le groupe se reforme autour d'une bière... La descente sur Claviere était aussi intéressante. Il a juste fallu remonter par la route... Nuitée à l'hôtel Alpis Cottia, un des seuls hébergements ouverts en cette période. Pour le repas, idem, Pizzeria "Le Capitaine" seul resto ouvert...
Stats : 37km / 1860m d+

Jeudi 10 septembre : Montgenèvre - Ville-Vieille
Départ par Claviere, avec pour objectif le col de Gimont (2436m) en navigation à vue. Pifomètre et gauge Pitot gelés ce matin là : on se retrouve au fond d'un magnifique cul de sac à l'arrivée d'un téléphérique désafecté, rive gauche du vallon. On s'enage sur une vague sente, histoire d'éhapper à un humiliant retour à la case départ. La sente continue dans la bonne direction mais devient de moins en moins bonne pour finir dans un chaos rocheux. Fin de la variante. N'ayant plus d'autre choix, on redescend à travers un bois très pentu en portant le vélo, en espérant ne pas tomber sur des barres...

Ouf ! On retombe finalement sur un bon sentier que l'on suit sans se faire prier. C'est la "Clavierissima", itinéraire de descente VTT tracé par la station. C'est roulant malgé quelques gros "coups de cul" et c'est beau vu que ça traverse au dessus de la forêt.

La crête est passée, via un système complexe de faux cols, à l'est de la cime de Saurel. Le la Gimont est vite atteint. L'eau est claire et douce. Pas le temps malheureusement de piquer une tête. Seul Manu qui tente une traversée en vélo, arrive à se mouiller...

La descente sur les Fraches n'est pas aussi belle que je l'espérais. Décu, j'essaie de piquer en free ride dans les prés jaunis en direction de Rif Tord. Les pentes sont très raides, au point de n'être pratiquables que droit dans la pente. On rejoint donc le sentier qui mène aux Hugues et qui, lui, est bien sympa avec ses passerelles en bois. En conclusion, je pense qu'une descente à vue sur le col de Busson aurait été plus logique et sans doute plus intéressante, surtout pour remonter après vers les Fonts.

Le hameau des Fonts s'atteint facilement par la route puis le sentier rive gauche. On s'offre un pique-nique et courte sieste au soleil avant d'attaquer les 600m de montée du col de Péas (2629m). La montée est sévère : Gros poussage pour passer le premier verrou, une courte partie roulante, un portage obligatoire dans la moraine et une fin roulante mais très raide. La descente, par contre, est très roulante et rapide.

Bien que ce ne soit pas l'itinéraire logique pour aller à Ville-Vieille, on s'offre la descente sur Souliers, une des plus belles du massif. La descente-plaisir par excellence !
On rejoint ensuite le lac de Roue par la piste puis on descend par le GR5 sur Château-Queyras.











Le GR ressemble à une piste de DH. Comme beaucoup de sentiers dont le haut est accessible en voiture, il est fortement dégradé par les enduristes mais offre quand même de beaux passages techniques. Remontée à Ville-Vieille par la route et "sur la plaque". Ruée au supermarché pour un plein de fruits, de bière et de saucisson après 4 jours de restrictions...
Etape au gîte "les Astragales" .
Stats : 42km / 1700m d+

Vendredi 11 septembre : Ville-Vieille - Arvieux
Après avoir rejoint Chateau-Queyras par la piste rive gauche, on s'épargne le départ très raide du GR5 en prenant la route du Sommet Bucher. On le rejoint au Pré Premier. Belle montée roulante mais soutenue jusqu'à la Fontaine Rouge. Après le sentier se redresse pour sortir du vallon. La suite est mytique. Rapide, technique, aérienne. Elle mène rapidement au col de Fromage (2301m). Nous traversons ensuite sous la Crête des Chambrettes en direction du col de Souillet. Le sentier est roulant mais exposé. De là, nous remontons un bon sentier en direction du col de Bramousse. Au pique-nique, un âne descend de la crête au galop pour se joindre à nous, partager notre repas et le début de notre descente !!! La descente jusqu'au pont est variée et finalement assez intéressante avec quelques beaux passages raides au final.

On s'envoie dans la foulée les 31 lacets de la petite route des Escoyères. Le temps devient menaçant et on ne s'attarde pas trop. Remontée laborieuse en direction du Queyron. On croise des VTTistes suisses qui nous traitent de nigauds. Bof ! descendre par les Escoyères n'est pas non plus très malin... On prend ensuite le sentier du Bois des Vaches qui traverse vers Arvieux. C'est une belle traversée longue et roulante qu'on termine sous la pluie. On finit par la route à la Chalp où nous faisons étape au gîte "La Teppio" .
Stats : 42km / 1800m d+

Samedi 12 septembre : Arvieux - Briançon
C'est notre dernier jour de raid. On est content de finir mais en même temps le temps a passé très vite et on n'a pas très envie de quitter ces paysages magnifiques. Le menu de la journée : Col de Néal (2509m), Col des Ayes (2477m) et Croix de Bretagne (2011m). L'option "hard" eût été de monter par le lac et le col du Lauzon...
Après une semaine de raid, on se contentera de la montée par Clapeyto. L'aller-retour n'est pas très logique mais n'est pas dénué d'intérêt. Après un court poussage au dessus des chalets de Clapeyto, le sentier est roulant et le site magnifique. La descente est vite avalée et, depuis les chalets, nous attaquons le col des Ayes par la rive droite du vallon, afin d'éviter de redescendre trop bas. Il n'y a pas de trace au début et des barres interdisent toute traversée avant 2350m. Le portage est raide au début mais, plus haut, on suit de vagues traces de troupeaux qui à la fin deviennent roulantes. On rejoint les derniers lacets du col (dont le sentier officiel n'est pas non plus vraiment roulant à la montée). Le début de la descente est assez rectiligne et caillouteuse. On s'arrêt pour manger au refuge pastoral car la pluie menace. La suite de la descente est nettement plus sympa jusqu'aux Chalets des Ayes où elle rejoint la route (petit sentier en forêt).

La remontée à la Croix de Bretagne n'est roulante que vers la fin. Le reste n'est qu'un gros poussage sur un sentier qui, par contre, a l'air d'une belle grosse descente technique (à faire à l'occasion) ! Arrivés au fort, on cherche un peu le départ de la descente et... c'est parti !
Belle descente technique en forêt avec des épingles redoutables et des passages bien raides. La fin est un peu confuse. On se retrouve dans un espèce de parcours de moto-cross hyper raide et puis c'est la ville... On retrouve les voitures devant la gare. On range les vélos. C'est fini. On se boit un coup de clairette de Die à l'hôtel Montbrison pour fêter l'arrivée. Nous repartirons le lendemain matin vers la grisaille.
Stats : 30km / 1450m d+

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